Femmes Algériennes 1960

récit

Photo  Morena Campani


En 1960 pendant la révolution algérienne, Marc Garanger, photographie les "indigènes" dans le cadre du regroupement des populations. En grande majorité des femmes obligées de se dévoiler et de se laisser photographier.

 

« Quand j'ai vu ces images, j'avais 40 ans. Jusqu’alors, je m'étais identifiée - et on m'avait identifiée - à l'imaginaire orientaliste et colonial. Leur dignité farouche a déclencher une révolution dans ma vie. Il me fallait retrouver le lien avec elles, mes sœurs, mes mères, mes grand-mères disparues. Leur histoire c'est la mienne. Mais comment la connaître ? C'est de là qu'a commencé une quête initiatique qui s'est cristallisée sur la danse au pays des origines. Car le corps nous dit tout. Si on l'écoute, il nous guide. »

 

Traversant les danses, les paysages, les mythes et les symboles, Saïda Naït-Bouda déconstruit les stéréotypes les uns après les autres, déblayant le chemin sans relâche, pour arriver enfin aux matrimoines transmis : les danses ancestrales comme creuset de reconstruction et de compréhension du monde.

 

Un récit illuminé par la puissance d'évocation de gestes dansés : de la célébration de la terre chez les berbères à la transe dans la Lila de dépossession Gnaoua, de l'extase soufie des Hadras aux danses assises Touaregs, ça voyage.

 

S'appuyant sur l'art de la parole dans le monde arabe, qui mêle humour et réflexion profonde, elle désamorce le pathos pour ouvrir à la réflexion, à l'imaginaire, à la découverte d'une civilisation. Trouvant ainsi le moyen de partager avec tous la petite histoire dans la grande histoire de la colonisation, avec en filigrane la difficile posture des enfants de l'immigration.


Par le corps, en allant au-delà et en deçà des mots, celle qu'on appelait "la petite algérienne" devient une anthropologue de la danse en croisant les connaissances historiques et les trésors secrets des danses immémoriales.

 

Femmes algériennes 1960 est le récit d'une artiste qui a dansé et voyagé pendant 40 ans en Algérie et aussi dans toute l'Afrique du Nord pour trouver son Graal : l'ancrage dans une identité incarnée qui se place au-delà de la revendication et de la victimisation.

 



Production

Compagnie El Hâl

 

Récit Saïda Naït-Bouda

Poésie 'La Rapatrie" de Sofian Naït-Bouda

Costume Raphaël Sinaï.

Lumière Orit Mizraï

Accompagnement artistique Isabelle Maurel.

 

Création FESTIVAL MAGDALENA PROJET. Tradition/ Transmission/ Transgression.
Organisé par Viviana Bovina. Redidui Theatro. Madrid.
Dans le cadre de l'édition 2023 FEMMES DE PAIX, .

 

Plusieurs formes de diffusion

> Le récit seul

 > Le récit suivi d'une pratique collective

 > Le récit suivi d'une pratique collective et d'un  moment d'échange autour d'une collation.

 

Autour du spectacle

Des ateliers de danses rituelles et des rencontres avec les publics.

 


Femmes algériennes 1960 est également la base d'une création chorégraphique

Photos Philippe Ferrand

Avant la hadra

[avant d'être là]

Rituel contemporain qui s'inspire des rituels de dépossion.

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